FAQ 30/09/09 : A quoi sert l’assurance si elle se défausse ? L’exemple allemand
Question de Laurent :
Bonjour monsieur,
Merci pour toutes ces infos, si je résume en tant qu'installateur nous payons des décennales des fortunes pour que le jour ou un sinistre arrive l'assureur se défausse ???
Nous décrivons précisément les éléments que nous installons, principalement d'ailleurs sans avis technique CSTB puisqu'il n'y a pas de produit dispo sur le marché. L'assureur n'est il pas compétent pour analyser les risques ?? si il sait calculer sa prime d'assurance c'est qu'il a analysé les risques non ???
Dernière chose, les allemands travaille sans avis technique CSTB, mais sous TUV, ils n'ont a ma connaissance pas plus de sinistres ???
Merci de votre réponse avisée
Réponse Kern Assurances
Bonjour
Pour répondre à Laurent
- Votre première conclusion
est un peu hâtive car les résultats techniques de l'assurance construction sont très loin d'être bon et ont été pendant très longtemps la branche d'assurance la plus déficitaire. Il suffit simplement de se demander pourquoi il y a si peu d'assureur décennale en France (pas plus de 10) alors qu'on doit pouvoir en dénombrer une centaine en assurance MRH ou auto.
Dans votre cas je n'ai pas dis que votre assureur va se défausser : au contraire, il va même vous protéger à l'excès puisqu'il va limiter votre responsabilité au cas où c'est votre prestation qui est la cause unique ou partielle mais clairement avérée du sinistre. C'est embêtant pour la "victime" à savoir le MOA, mais pour l'installateur c'est extra.
Et n'oubliez pas que le contrat d'assurance ne fait pas que régler des dommages, il prend en charge les frais d'expertise, d'avocats, huissiers... Les litiges en construction durent longtemps (2à 3 ans minimum) : pendant tout ce temps là c'est votre assureur qui prend en charge.
- « L'assureur n'est il pas compétent pour analyser les risques ?? si il sait calculer sa prime d'assurance c'est qu'il a analysé les risques non ??? »
Là je vous arrête : la grande particularité de l'assurance avec les autres secteurs d'activité est d'avoir un cycle économique inversé.
Je m'explique : pour calculer votre prix de vente vous prenez votre prix de revient et vous y ajouter votre marge. L'assureur doit quant- à lui calculer son prix de vente sans connaître son prix de revient : en effet, il ne peux pas connaître à l'avance le montant des sinistres, et ça n'est que 10 ans plus tard qu'il sait s'il a fait une marge.
Ensuite, comment voulez vous qu'il analyse un risque sur lequel il n'a aucun recul ? Le prix de l'assurance nécessite plusieurs dizaines d'années de recul et se constitue sur la base de probabilités et de statistiques... Et pourtant même avec ça on n'évite pas des 11 Septembre ou la tempête de 99...
- « les allemands travaille sans avis technique CSTB, mais sous TUV, ils n'ont a ma connaissance pas plus de sinistres ??? »
Attention avec les comparaisons : vous citez les allemands mais vous auriez pu aussi citer les espagnols ? Deux réponses qui rendent votre comparaison totalement infondée :
1) l'obligation d'assurance décennale n'existe pas dans ces deux pays
(pas plus au Japon ou aux USA)
2) plus de 90% des installations allemandes et espagnoles son en sur- imposition : le risque lié à l'étanchéité est donc quasiment sans objet, or je vous rappelle que c'est la première préoccupation des assureurs français en la matière
Cordialement